Après une formation à l’École des Gobelins « Techniques de la photographie argentique et numérique », Marie Pétry est associée à partir de 2010 au Centre Dramatique National de Tours en tant que photographe de plateau. 
Elle y documente sous forme de reportages photographiques et de diaporamas sonores toutes les dimensions de la vie d’un théâtre. Des réunions aux répétitions, des lectures aux essayages de costume, de l’installation des décors au choix des lumières, elle suit toutes les étapes du processus de création.

En 2014, elle réalise le travail documentaire et l’exposition La Gueule de l’Emploi questionnant le regard sur soi et la représentation dans le monde du travail, pour l’École de la Deuxième Chance à Tours. Ce travail est présenté dans l’ensemble du réseau de l’E2C et connaît un prolongement à l’École de la Deuxième Chance de Nantes en 2018.

En 2016 elle est sélectionnée pour une résidence d’artiste à l’île d’Yeu où elle développe un travail photographique documentaire autour de la construction des chars de la Fête des fleurs. Elle s’intéresse au processus de fabrication « en coulisses » des chars réunissant une population disparate, représentative de toutes les générations et classes sociales de l’île.

La même année elle réalise le court-métrage Des candidats libres dans le cadre de l’Action de Remobilisation à Temps Plein à dominante Français Langue Étrangère du lycée professionnel d’Arsonval. L’année suivante elle poursuit ce travail consacré au parcours d’immigration des élèves allophones en s’intéressant au rôle des enseignants qui les accompagnent (Français Langue Étrangère).

De 2018 à 2021, elle est artiste associée au Conservatoire à Rayonnement Régional de Tours. A partir d’un travail documentaire en immersion, elle réalise la série Les Préludes sous forme de 21 courts-métrages qui retracent au quotidien la vie d’un conservatoire.

En 2021 lors de l’occupation du Théâtre de la Colline à Paris par des étudiants d’art dramatique, elle réalise le court-métrage Tempête à la Colline, vision onirique d’une action collective militante. 
Sur la saison 2021/22 elle est artiste complice au Centre Dramatique National de Tours. Elle crée à cette occasion deux séries de diaporamas sonores de dix épisodes : L’attachement retrace sous forme autobiographique son parcours au sein de ce théâtre sur dix années ; En Aparté raconte, à travers des portraits d’artistes et de techniciens, la part non visible de l’activité d’un théâtre.

En parallèle à ses projets de création, elle est sollicitée en tant qu’intervenante à l’Université de Tours où elle anime un atelier consacré à la photographie de plateau à destination des étudiants et donnant lieu à une exposition.

 

Marie Pétry a développé sa pratique de photographe et vidéaste par la fréquentation assidue des plateaux de théâtre, de danse et d’opéra. Loin de ne s’intéresser qu’aux productions proprement dites, elle s’attarde surtout sur les temps de répétition, de recherche qui permettent d’aboutir à la création d’un spectacle.

Inscrivant sa pratique dans un temps long, sa démarche proche du documentaire l’entraine à faire corps avec les espaces qu’elle investit. Par une présence discrète, attentive, bienveillante, elle instaure peu à peu une véritable intimité et confiance entre elle et son sujet lui permettant de capter le hors-champ, l’inattendu, la fragilité. Evitant soigneusement toute mise en scène ou effet spectaculaire, sa démarche est en creux, attendant que s’y loge le désir.

Témoin privilégié de moments de latence ou d’abandon, elle conçoit son travail dans une réciprocité, une forme de dialogue des présences et des corps que l’objectif vient capter. Le relationnel est premier, il conditionne la possibilité de toute captation. La relation précède la photographie et la photographie témoigne de la relation.

Après avoir construit son regard dans le champ du spectacle vivant, l’espace/temps de la répétition devient pour elle métaphore et prétexte à explorer de nouveaux théâtres, que ce soit celui d’une salle de cours, d’un centre de loisir ou d’un Ehpad.